Le patrimoine architectural, conséquence d’une dynamique spatiale, économique B, Destremau et P, Signoles. (1995) et d’une dialectique entre différentes échelles, architecture et urbanisme, continue de subir les aléas d’une politique d’improvisation, bureaucratique et clientéliste. La situation du patrimoine architectural résidentiel ne se présente pas aujourd’hui sous les meilleurs auspices. Malgré les progrès enregistrés ces dernières années, les problèmes persistent et touchent tous les aspects de la vie urbaine, tant quantitatifs que qualitatifs.
Ainsi, aux problèmes déjà connus et identifiés ; tels que l’accroissement accéléré de la population, l’urbanisation anarchique, l’incapacité des anciens quartiers résidentiels à réaliser les besoins croissants de leurs habitants, les déséquilibres environnementaux et écologiques, se collent les problèmes inhérents à la qualité de l’espace résidentiel et architectural, comme l’atteste C, N, Schulz. (1979) : « La crise de la ville réside dans la qualité de l’espace urbain produit, l’espace urbain qui est considéré comme étant le témoin d’un passé historique remarquable et la preuve de genre créateur de nos ancêtres ». Conséquence : le peu d’identification de l’usager à son environnement urbain, la disparition de repères identitaires, parfois le rejet intégral de l’espace dont l’une des facettes est les maux sociaux divers.
Il faut insister que cette circonstance d’instabilité entre les croissances urbaine et démographique a engendré une sorte d’urbanisation informelle avec des conséquences endogènes et exogènes, R, Escalier. (1995). Ces dernières se sont traduites par :
-une urbanisation incontrôlable ;
-une inadaptation des nouvelles activités au tissu traditionnel et aux demeures patrimoniales ;
-une ruralisation des villes et de son patrimoine résidentiel ;
-une détérioration du cadre bâti, résidentiel et du cadre de vie de la population ;
-une prolifération de l’habitat illicite ;
-une saturation progressive des infrastructures socio-économiques ;
-un déséquilibre ville-campagne ;
-une menace et une évolution continuelle sur les terres agricoles ;
-une dégradation des écosystèmes les plus sensibles ;
-le changement des formes urbaines (résidentielle, commerciale, …) traditionnelles.
Dans les villes arabes actuelles, l’architecture résidentielle se matérialise à nous comme désarticulé et incohérent, illisible même. Si nous faisons l’expérience de traverser un de ces pays arabes d’une limite à une autre, sans passer par les noyaux anciens, serons-nous aptes à identifier chaque ville traversée ? Pourrions nous conserver le moindre souvenir particulier de n’importe quel espace résidentiel, de graver une seule image mentale personnalisant les lieux et les nouvelles habitations balayés par notre champ visuel ?
La ville arabe a été le sujet de recherche de divers chercheurs et écrivains, dans des diverses disciplines. Concernant les recherches réalisées dans le domaine, nous, nous référons dans le développement de notre analyse typologique de l’habitat cas de la vieille ville de Damas, aux définitions et aux concepts et à la méthode d’analyse, comme ils sont introduits par P, Pannerai. et le groupe syntaxe.[1] Ces travaux qui restent d’ordre descriptif et à la fois monographique, peuvent constituer un champ de connaissance très vaste sur l’habitat dit traditionnel des grandes villes du Machrek et Maghreb, sans pour autant donner des outils d’évaluation ou une synthèse analytique qui peut participer à développer une alternative
Toutefois, il est important de signaler les différents travaux réalisés par l’I.R.A.U (Institut de Recherche en Architecture et Urbanisme).[2] En outre, nous citons dans ce contexte le travail minutieux établi par l’équipe de recherche de l’université de Lyon, 1992, pour la classification typologique de l’habitat rural à Lorrain. Où on a défini comme corpus tout l’habitat rural de cette région.
[1] Tels que la définition du corpus et la définition des critères de classification qui se basent essentiellement sur les observations et la connaissance du développement historique de l’habitat dans ce contexte urbain. Aussi, nous prenons comme référence des différents travaux établis par le groupe syntaxe sur les villes du Machrek et Maghreb. Tel que la typologie de l’habitat au Maghreb réalisé par J. C, Depaule. la typologie de l’habitat au Caire fait par M, Zakaria. (1984) et celle de a typologie de l’habitat de Tunis établi par A, Santelli. (1987).
[2] Notamment, le travail d’analyse et de classification typologique de l’habitat populaire en Tunisie réalisé en 1992 par R, Muhet. qui se base sur des critères qui peuvent être généralisables sur tout l’habitat populaire du Maghreb.
- Enseignant: HARZELLI Faiza